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Survivants du Titanic : les orphelins Navratil

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Michel Navratil et  ses deux fils, Michel et Edmond, ont marqué l'histoire du paquebot Titanic… celle d’un père qui enlève ses enfants à leur mère dans l'espoir de pouvoir réunir sa famille en Amérique. Lors du naufrage, le père, se sachant condamné, place ses 2 enfants à bord d’un canot de sauvetage. Leur photographie fera tour du monde et ils seront « les orphelins du Titanic ». Une histoire vraie du Titanic comme il n' y en a de plus belles.

 

Titanic, histoire vraie... les frères Navratil

 

Michel Navratil, est né en Slovaquie, le 13 août 1880. Il vécut d'abord en Hongrie puis s’installa à Nice en 1902 et ouvrit sa boutique de tailleur.

Le 26 mai 1907, il épousa à Londres, Marcelle Carette, d'origine italienne (ou Marceline Marianne Caretto, originaire de Buenos Aires, où elle vit le jour le 31 janvier 1890). De cette union naissent deux garçons : Michel (dit « Lolo ») né le 12 juin 1908 à Nice et Edmond (dit « Momo ») né le 5 mars 1910 à Nice.

 

 

 

En 1912, le couple était en instance de divorce et la garde des enfants avait été confiée à leur mère. Durant le week-end de Pâques 1912, alors que les enfants séjournaient chez leur père, il décida de les emmener avec lui en Amérique, Michel et Edmond étaient alors âgés de 3 ans et demi et 2 ans. Avant son départ, Michel Navratil avait demandé à son employé et ami Hoffmann de lui prêter son passeport.  Il embarqua donc sous le nom de Hoffmann. Afin d’éviter les contrôles de police à Cherbourg, ils prennent le train en direction de Southampton via Calais pour embarquer le 10 avril 1912 sur le Titanic. C'est là que débute cette histoire vraie du Titanic.

 

 

A bord du Titanic, Michel « Hoffmann » se mêle le moins possible aux autres passagers, surveillant attentivement ses 2 enfants. Une seule fois, pour participer à une partie de cartes, il les confia à la garde de Berta Lehmann, une suissesse qui ne comprenait que l’allemand et le français.

 

 

Le survivant du Titanic, Michel Junior décrit les événements de la nuit du naufrage lors d'une interview

 


«  Mon père entra dans notre cabine pendant que nous dormions. Il m'habilla très chaudement et me prit dans ses bras. Un homme que je ne connaissais pas fit de même avec mon frère. Quand j'y pense maintenant, je suis très ému. Il savait qu'il allait mourir ».


Les survivants du Titanic sont montés jusqu'au pont des embarcations pour être placés placer dans le radeau D, le dernier canot à être mis à la mer. Michel Jr se souvient que, juste avant qu'on le mette dans le radeau, son père lui donna un dernier message : « Mes enfants, quand votre mère vous retrouvera, dites lui que je l’aime toujours tendrement. Dites lui que je compte sur elle pour vous suivre, afin  que nous puissions vivre heureux tous ensemble dans la paix et la liberté du Nouveau Monde ».

 

Témoignage touchant d'une histoire vraie du Titanic. Le survivant du Titanic poursuit son récit.

 

" Je ne me souviens pas d'avoir eu peur, ça m’a même fait plaisir d’aller dans le canot de sauvetage!  Nous nous retrouvâmes aux côtés de la fille d'un banquier américain qui essayait de sauver son chien – et personne ne s'y opposa. Il y avait sur le bateau des personnes aux niveaux de vie très différents, et je réalisais plus tard que si nous n’avions pas été en seconde classe, nous serions morts. Les gens qui s’en sortaient vivants, s’étaient souvent montrés tricheurs et agressifs, ceux qui étaient honnêtes n’avaient aucune chance ».

 

 

 

Lorsque leur canot de sauvetage arriva près du Carpathia, Michel et Edmond furent hissés séparément et se virent confiés provisoirement l’un à une passagère de 1re classe, Margaret Hays, et l’autre à une passagère de 2e classe, (peut être Edwina Troutt). Mais selon Juliette Laroche (les français embarqués à Cherbourg), c’est Madeleine Astor (les 281 passagers) qui aurait pris les enfants Navratil, survivants du Titanic,  dans sa cabine et qui, ne parlant pas la langue, fit naturellement appel à une jeune mère française pour lui traduire les propos des garçonnets. C’est donc grâce à Antonine Mallet et à Juliette Laroche que les deux petits garçons purent à nouveau être réunis et maternellement pris en charge.

 

 

Michel Navratil, le père des survivants du Titanic, n'échappa pas au naufrage ; son corps fut retrouvé avec un revolver chargé dans l’une de ses poches. Il fut enterré le 15 mai 1912 dans le cimetière juif du Baron de Hirsh à Halifax en Nouvelle-Ecosse. Cette histoire vraie du Titanic n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, qui véhiscule la douleyur et le morcélement des familles touchés par l'incident.

 

 

Les orphelins du Titanic

Les orphelins du Titanic

 

A New York, les deux petits garçons survivants du Titanic furent accueillis par Margaret Hays. Ils séjournèrent également à Boston chez une nièce d’Eleanor Widener, Mme Tyler. Les 2 femmes notèrent le teint mat des deux frères et crurent déceler dans leurs façons de parler une pointe d’accent méridional. M. Lancel, Consul Général de France, fut appelé et confirma l’origine méditerranéenne des 2 enfants. Par ailleurs, deux autres survivants du Titanic, Lawrence Beesley et Julian Pedro confirmèrent que Lolo et Momo étaient bien les enfants de M. Hoffman. L’émouvante histoire vraie du Titanic de ces deux petits garçons est relayée par la presse internationale.

 

 

A Nice, le lundi de Pâques, Marcelle Navratil, leur mère découvre la disparition de ses fils sans pouvoir imaginer un seul instant qu’ils ont embarqué sur un paquebot transatlantique. C’est en lisant un article de presse contenant une photographie des enfants (l'article était intitulé " Les orphelins de l'Abîme") qu’elle comprend qu’ils se trouvent à New York. Elle embarque alors à bord de l’Océanic, retrouve, chez Margaret Hays, ses 2 enfants et les ramène en France.

 

 

Les petits Navratil récupérés par leur mère

Les petits Navratil récupérés par leur mère

 

 

Michel ("Lolo") Navratil fit de brillantes études et devint professeur de philosophie à l’université de Montpellier. En 1987, il revint au Etats-Unis pour la première fois, à l’occasion du 75ème anniversaire du naufrage. En 1996, à 88 ans, il se rendit pour la première fois sur la tombe de son père à Halifax. Michel Junior se plaisait à dire « Je n’ai vécu que jusqu’à quatre ans. Depuis, je suis un resquilleur de vie, un grappilleur de temps et je me laisse aller sur cet océan ». Il mourut le 30 janvier 2001 à l’âge de 92 ans.


Son frère, Edmond, devint entrepreneur et architecte à Lourdes. Engagé, durant la Seconde Guerre mondiale, dans les activités de la Résistance, fut prisonnier de guerre. Malgré son évasion, il resta marqué physiquement par cette épreuve. Il mourut prématurément en 1953 à l’âge de 43 ans.  

 

 

Vous pouvez retrouver l’incroyable histoire de Michel et Edmond Navratil dans les ouvrages :

 

  • - Navratil d’Olivier Douzou et Charlotte Mollet à La Médiathèque Archi’Média (La Cité de la Mer)
  • - Les enfants du Titanic (nouvelle version) d’Elizabeth Navratil à la boutique de La Cité de la Mer et prochainement à La Médiathèque

 

 

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